3- Une nécessité économique et une ambition émancipatrice :
la Réduction du Temps de Travail

3.1 RTT subie / RTT choisie

Depuis la fin des « 30 glorieuses », période de forte croissance, le temps de travail réel a baissé dans tous les pays de l’OCDE.
Mais cette réduction du temps de travail a été imposée par le patronat : chômage, temps partiel, emploi en intérim, chômage partiel… En France, le travail à temps partiel concerne aujourd’hui 20 % des salariés, contre 9 % en 1983.
La conjoncture économique mondiale et les enjeux liés au climat hypothèquent la perspective d’un retour à une croissance soutenue, donc créatrice d’emplois.
Dans ce cadre, pour résorber le chômage, la réduction du temps de travail apparaît comme une nécessité économique. Elle est aussi un choix de société.

Pour la FSU-Finances, il est grand temps de rouvrir le débat sur la RTT choisie, encadrée par la loi et les négociations collectives.

3.2 la RTT : un puissant levier de création d’emplois
La RTT doit permettre de créer des emplois, en redistribuant le travail.
Pour que la réduction de la durée légale soit effective, il faut :
● durcir les conditions de recours aux heures supplémentaires,
● embaucher proportionnellement à la diminution du temps de travail.

3.2.1 Financement de la RTT

La RTT doit permettre de travailler moins, mais sans baisse de salaire.
● L’exonération de cotisations sociales et les multiples aides publiques aux entreprises représentent 10 points du PIB annuel, sans effet notable sur le chômage. Une grande partie de ces dispositifs devra être réorientée vers le financement de la RTT.
● La dynamique économique engendrée par la création massive d’emplois entraînera une hausse des recettes fiscales, facilitant ainsi le financement de la RTT.
● Les économies réalisées dans l’indemnisation du chômage allègeront d’autant le coût public de la RTT.

3.3 La RTT pour vivre mieux

● La santé au travail a un coût humain et financier considérable : les pathologies qui y sont liées représentent 4 points de PIB par an (chiffres O.I.T. 2013). La RTT doit permettre d’améliorer les conditions de travail : prévention des troubles musculo-squelettiques, stress, cancers professionnels, inégalités d’espérance de vie…
● La RTT ne doit pas donner prétexte à une flexibilité ou une annualisation imposées.
● Le temps partiel touche très majoritairement les femmes. La RTT servira d’outil pour résorber les inégalités salariales hommes/femmes, et tendre à l’égalisation de leurs temps de travail et de vie.

3.4 La RTT : un choix émancipateur

La RTT oriente la société dans son entier :
● En réduisant la souffrance au travail.
● En libérant du temps non marchand.
● En permettant le développement des activités d’utilité sociale : temps passé en famille, activités culturelles, politiques, formation …

3.5 La FSU-Finances revendique une réduction effective du temps de travail.
Cette réduction doit tendre vers les 32 heures, voire les 30 heures hebdomadaires, et la semaine de 4 jours pour tous, avec la création d’emplois statutaires correspondants.

3.5.1 Le Compte Épargne Temps
Pour la FSU-Finances, le C.E.T. doit rester à l’initiative des personnels.

3.6 Contre la voix du libéralisme, imposer l’idée de RTT

Le patronat s’oppose depuis toujours à toute forme de RTT choisie. L’actuel gouvernement, qui ne cache pas sa sympathie pour les idées du MEDEF, a plusieurs fois évoqué une possible remise en cause des 35 heures, et la droite promet de les abroger. Tout cela au nom du pragmatisme et de l’efficacité économique.
Le partage du travail représente un danger pour tout libéral, parce qu’il s’inscrit dans un cadre collectif et solidaire. Or le libéralisme n’a foi qu’en l’individu et la compétition.
Les salariés, chômeurs et retraités n’en ont pas nécessairement conscience : les économistes hétérodoxes (non libéraux) sont à peu près invisibles dans les médias dominants, quand les gourous du libéralisme squattent plateaux, éditoriaux, et micros.
L’idée de RTT est ainsi dénoncée comme une « lubie idéologique » par … de purs idéologues.

Face à l’omniprésente rengaine libérale, la FSU-Finances pointe la nécessité de développer l’éducation populaire.
Elle y contribuera par ses actions et ses publications.
La FSU-Finances considère qu’il est indispensable de fournir à chacun-e des arguments étayés contre la domination idéologique libérale.

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