Télétravail

Par la circulaire RH2C/2018/07-5260 du 10 décembre 2018, le Directeur Général de la DGFIP informait les délégués, les Chefs de bureaux et les Directeurs du déploiement du travail à domicile , après une longue phase de préfiguration dans une trentaine de directions.

Le dispositif est ouvert à l’ensemble des personnels, agents et cadres à temps plein ou temps partiel, en fonction au sein des services de la DGFIP. Nous disposons désormais de retours sur tout le territoire pour débriefer ce nouveau mode d’organisation du travail.

Les modalités de déploiement :

Le déploiement est réalisé de manière progressive en fixant un plafond de 10 % de télétravailleurs d’ici 3 ans. Les autorisations de télétravail pour raison médico-sociale sont accordées en dehors de ces plafonds.

Le travail est effectué, en alternance, sur site et hors des locaux administratifs, à domicile, selon un calendrier, fixe et planifié, hebdomadaire ou mensuel, en respectant une présence minimale de 2 jours par semaine (ou 8 jours par mois) dans le service afin de maintenir le nécessaire contact avec le collectif de travail.

La procédure, totalement déconcentrée, a nécessité la désignation d’un(e) référent(e) télétravail au sein de chaque direction, issu du pôle transverse ou du pôle pilotage ressources. Il s’agit la plupart du temps d’un(e) référent(e) issu(e) du service du personnel ou du correspondant handicap.
Le lancement du dispositif au plan local a également nécessité une présentation aux représentants du personnel dans le cadre d’un CTL.

La campagne est organisée une fois par an. A l’issue de la communication locale, s’ouvre une période de recensement des volontaires, et d’instructions des candidatures d’après le circuit suivant :

– visa par le chef de service ou le chef de bureau de chaque demande et formulation d’un avis ;

– examen de l’ensemble des demandes par la direction locale ou le Sous-directeur en administration centrale, pour accord ou refus ;

– une fois le télétravail accordé à l’agent, une convention est alors signée entre l’agent et sa direction mentionnant la date d’effet de participation (début du télétravail), la durée du télétravail, les jours de télétravail accordés et les heures de connexion. Le télétravail qui peut être accordé par journées entières ou demi-journées, est compatible avec un temps partiel ;

Une fois le télétravail accordé…

Le ou la référent(e) départemental(e) habilite les télétravailleurs dans l’application MADRHAS, et transmet à la Cellule Informatique Départementale (CID) le calendrier de déploiement pour préparation des postes de travail de type portables.

La CID livre à l’agent un portable équipé d’une connexion VPN qui lui permettra d’atteindre le réseau de la DGFIP à son domicile via sa connexion ADSL (box internet).

L’agent doit installer son poste de travail dans un endroit dédié et être joignable dans les plages horaires mentionnés dans la convention. La connexion par le VPN-télétravail (différent du VPN-agent nomade) permet à l’agent d’accéder à son poste de travail dans les mêmes conditions que dans les locaux administratifs de la DGFIP : accès aux applications validées, à la messagerie (compte personnel et BALFUS), à l’intranet, et aux fichiers partagés de son service.

Un module d’e-formation « devenir télétravailleur » est proposé par l’ENFiP. D’une durée d’une heure environ, cette formation en ligne se compose de 3 séquences :

– définition et enjeux du télétravail,

– conditions et modalités de mise en œuvre du télétravail,

– déontologie, sûreté et sécurité dans le contexte du télétravail.

Un « Guide DGFIP : conseils pratiques à l’attention des télétravailleurs » ainsi qu’un «Guide DGFIP : «mesures de prévention des risques psychosociaux et physiques » ont été mis en ligne sur l’intranet Ulysse national par le Bureau RH-2C. Une brochure relative au droit à la déconnexion a également été diffusée par certaines directions locales.

En cas de problème technique sur son poste de travail, l’agent en informe en priorité son supérieur hiérarchique, puis, si sa connexion fonctionne correctement, contacte le service d’assistance informatique via le bouton cliquable du tAToo situé en bas à droite de son écran.

Le télétravail est un nouveau mode d’organisation du travail qui va permettre à de nombreux agents d’améliorer leur condition de vie au travail et de mieux articuler leur vie professionnelle et leur vie privée.

Une vigilance s’impose cependant dans le déploiement et le respect des conventions du télétravail :

Des directions n’ont pas diffusé l’information aux agents dont les applications ne figuraient pas dans la liste des applications valides en télétravail alors qu’une communication dédiée devait être organisée localement pour l’ensemble des services, sous la forme d’une annonce sur les intranets locaux et/ou par messagerie.

Un agent a vu ses jours de télétravail imposés en demi-journées, avec des heures de connexion qui ne permettent pas de prendre les 45 minutes de pause méridienne.

Des agents à temps partiel, dont les demandes respectaient le cadrage du déploiement, ont du faire des recours face au refus opposé par leur direction.

Enfin, dans certains services, des agents nous ont fait part d’objectifs à remplir en télétravail 2 à 3 fois supérieurs aux objectifs demandés sur leur temps de travail dans les locaux administratifs, alors que la quantité de travail doit être similaire dans les deux cas.

Et du point de vue technique et ergonomique ?

De nombreux utilisateurs font remonter aux services informatiques des problèmes de connexion aux heures de pointe, et de déconnexions intempestives, laissant les télétravailleurs dans l’impossibilité de travailler. Les services de l’assistance informatique (AT et CID) ne peuvent pas prendre la main sur les PC portables des agents télétravailleurs. Si l’incident ne peut être résolu lors de la conversation téléphonique avec l’assistance, l’agent en télétravail doit attendre d’être de nouveau dans les locaux administratifs pour être dépanné.

La DGFIP préconise la connexion par le WIFI. Or, des tests en réseau filaire assurent la rapidité de la connexion, surtout lorsque la BOX est reliée à la fibre optique. Quid également des agents électrosensibles qui ne souhaitent pas se connecter par le WIFI ?
Le télétravail à domicile impose aux télétravailleurs que leur assurance habitation couvre l’activité professionnelle à domicile. Si ce n’est pas le cas, les agents doivent demander un avenant à leur contrat d’assurance habitation qui peut faire augmenter la cotisation annuelle.

Récemment, lors de fusions de services, des agents télétravailleurs se sont retrouvés à domicile sans connexion VPN. Et pour cause : leur service étant « absorbé » par un autre, l’habilitation MADHRAS délivrée quelques mois auparavant par le(la) référent(e) départemental(e) n’était plus valable. Il a fallu attendre quelques jours pour que la situation rentre dans l’ordre. Cependant, les fusions ayant à présent lieu à des cadences accélérées, le problème se reproduira dans plusieurs départements.

Des problèmes de fatigue oculaire dus au travail sur écran portable sont également recensés, obligeant les agents à s’équiper à leur frais d’un écran supplémentaire d’une taille correcte. En effet, le positionnement de l’écran du PC portable ne correspond pas aux recommandations des ergonomes des ministères économiques et financiers précisées dans le «Guide DGFIP : «mesures de prévention des risques psychosociaux et physiques » .

. sans compter les conséquences d’un point de vue budget et logistique :

L’ensemble de la consommation des « fluides » reste à la charge de l’agent télétravailleur : électricité, gaz et eaux consommés au domicile par journée télétravaillée. De même, lorsque l’agent doit contacter son supérieur hiérarchique en cas de problème technique, il doit utiliser sa ligne téléphonique personnelle et communiquer son numéro de téléphone personnel. Aucune ligne téléphonique ni téléphone ne sont fournis par l’administration.

Autant d’économies pour cette dernière. Les agents n’en verront jamais les retombées financières.

Les directions locales et les CID ont été prises de court dans de nombreux départements. Les premières n’ont pas toujours commandé suffisamment tôt le stock d’ordinateurs portables nécessaires à la 1ère vague de déploiement de télétravail. Les secondes ont été fortement sollicitées pour le déploiement du télétravail en urgence (date butoir de la circulaire DGFIP fixée au 1er quadrimestre 2019). Une grande partie des CID n’a pas réussi à le déployer avant juillet étant donné le plan de charge informatique pour l’année 2019 largement alourdi par l’avènement de Windows 10 dans les services.

Enfin, la FSU-Finances alerte sur le fait que le plafond des 10 % des personnels en télétravail d’ici 3 ans et le taux de télétravailleurs pour raisons médico-sociales (hors plafond) diminueront la présence des agents sur le lieu de travail engendrant ainsi en cascade une accélération des ventes des biens domaniaux, et des fermetures de restaurants administratifs de petite taille (seuil de fermeture : mois de 50 repas par jour).