Depuis 1992 à l’initiative de l’ONU, le 3 décembre est la journée internationale des personnes handicapées.
Cette période médiatisée de réflexions et d’initiatives doit, pour nous tous, être mise à profit pour agir et faire évoluer les préjugés… des deux côtés et ce tout au long de l’année.
Nos collègues vivant au quotidien avec une incapacité, savent que cette société bien pensante et moderne a implacablement tendance à exclure tout ceux qui ont le tort de ne pas appartenir aux canons de l’esthétique, de la productivité, …
L’exclusion serait le véritable credo de cette société ultra-libérale si l’on n’en contrôlait pas les dérives.
Changer les regards et la perception :
Pour notre syndicat, il est possible de changer ou de faire changer les regards et la perception des personnes dites valides, sur la fraction non négligeable des personnes souffrant d’une déficience.
Accueil/ affectation :
Ni la dignité, ni la valeur personnelle des travailleurs handicapés ne sont diminuées par leur affection.
La prise en compte du handicap sur le lieu du travail, c’est la reconnaissance de la diversité. C’est l’opportunité pour un employeur de ne pas s’enfermer dans un champ de compétences de plus en plus restreint et de faire appel à des idées et des solutions différentes.
A l’attention de nos collègues qualifiés de valides, la présence de personnes handicapées dans les services est la garantie de voir prendre en compte des façons alternatives de travailler qui peuvent entrer en totale contradiction avec le credo actuel du toujours plus vite, toujours moins cher.
L’accueil adapté du handicap dans le milieu professionnel représente un bon marqueur de la prise en compte de l’aspect humain dans les relations de travail.
Cette approche humaine dans l’accueil des personnels bénéficie ainsi à l’ensemble de la communauté de travail.
Bien sûr les personnes souffrant d’une déficience préfèreraient simplement se fondre dans la masse et ainsi vivre le plus normalement possible.
Outils, nouvelles technologies :
Les moyens techniques existent fréquemment pour compenser le handicap.
La communication de l’information, qui fait la force de la relation sociale, peut fréquemment être améliorée grâce aux nouvelles technologies.
Se faire reconnaître :
Ne pas rester isolé (c’est valable dans bien d’autres situations), en faisant reconnaître son handicap par le biais de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicape (RQTH) permet à ceux qui doivent faire face à une incapacité, de s’ouvrir des droits et de faire adapter l’environnement de travail.
Elle confère un statut plus protecteur, le médecin de prévention est l’interlocuteur privilégié, celui à partir duquel toute la démarche peut être enclenchée en vue de cette RQTH.
Elle n’est pas la reconnaissance du handicap dans l’absolu, mais exclusivement la reconnaissance du handicap en rapport avec le poste de travail.
Nombre de travailleurs hésitent à faire cette démarche, de peur d’être stigmatisés, de faire dans le misérabilisme ou par crainte de devoir être reclassés sur des postes moins intéressants.
Peut être certains refusent à faire valoir des droits par crainte d’être perçus comme des profiteurs.
Lire notre article « Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé«
L’état des lieux
Selon l’enquête santé-handicap menée en 2008 par l’Insee, 9 millions de personnes se considèrent au moins en partie handicapées, 3,5 millions d’hommes et 5,5 millions de femmes. Tous ne sont pas reconnus comme tels : selon le ministère de la santé en 2007 2,7 millions déclarent une reconnaissance officielle, dont 1,8 million ouvrant potentiellement le droit au bénéfice de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés.
Les chiffres du ministère :
Le taux d’emploi direct de personnes handicapées est en progression passant de 4,76 % en janvier 2010 à 5,02% au 1er janvier 2011.
Cela représente 7 894 personnes.
La loi 2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a permis de moderniser les différents codes traitant du handicap.
Que dit la loi :
Elle maintient le seuil de 6% des emplois qui doivent être occupés par des personnes handicapées, pour lutter contre un taux de chômage quand même deux fois plus élevée que dans l’ensemble de la population active.
Les pénalités dues par les employeurs publics au Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (FIPHP), créé par cette loi quand ce seuil n’est pas atteint.
Elles permettent de financer les actions en faveur du maintien et du recrutement de personnes handicapées dans les trois fonctions publiques.
La loi confère aux personnes handicapées un droit à la compensation des conséquences du handicap.
La prestation de compensation est censée couvrir les besoins techniques et humains nécessaires au quotidien.
Défendre les droits :
C’est un travail permanent, de préserver les droits et libertés régis par les textes existants, de les améliorer et de s’assurer de leur application.
Depuis la loi du 11 février 2005, les droits des personnes handicapées ont été renforcés, sous la pression notamment des associations.
Dans la pratique cependant, la société est encore loin d’être accessible.
Le chômage touche deux à trois fois plus les personnes handicapées que les autres.
De nombreux enfants restent « sans solution » faute de place dans un établissements spécialisé, l’accès à la culture, celui aux loisirs sont loin d’être effectifs pour tous.
Les Maisons Départementales des Personnes handicapées (MDPH).
Elles font office de guichet unique et réunissent les CDAPH (commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), pour l’obtention de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, ou toutes décisions d’attribution des aides et prestations matérialisant le besoin de compensation né du handicap.
Le rôle et la responsabilité de cette commission sont déterminants pour la prise en compte des droits des personnes handicapées.
Menaces sur les MDPH :
L’Etat souhaite confier l’ensemble de la politique de handicap et de la dépendance aux MDPH .
Cela ressemble très fort à un désengagement moral et financier. Les MDPH se retrouveraient avec des moyens amoindris, cette réforme entérinerait de fortes disparités de fonctionnement et d’accès aux droits entre les départements.
Il est donc prudent dans ces conditions que l’Etat maintienne et renforce sa présence dans la gestion du Groupement Economique d’Intérêt Public des MDPH, dont les dysfonctionnements sont déjà suffisamment importants.
Les droits des personnes handicapées ne sont toujours pas pleinement respectés :
Au 1er janvier 2010, le taux de travailleurs handicapés dans les fonctions publiques était de 4,2 %. Cela représente 187 000 personnes.
Dans la fonction publique d’Etat ce taux est de 3,31 % et donc en deçà des 6 % exigés par la loi.
Un rapport ministériel caché par le gouvernement précédent, révèle que l’échéance de 2015 pour l’accessibilité du cadre bâti et des établissements recevant du public ne pourra pas être atteint.
15 % de ces derniers sont mis aux normes.
Élever le niveau d’accessibilité dans tous les domaines profite à tous : personnes en situation de handicap, personnes âgées, personnes souffrant temporairement d’un trouble…
Tout retard pris a des répercussions dans le futur. Si aujourd’hui 80 % des personnes handicapées ont un niveau inférieur au baccalauréat, c’est en grande partie parce que le droit à la scolarisation n’a pas été respecté dans le passé.
Pour la FSU, l’accessibilité procède d’un choix de société, elle continuera à agir pour la mise en oeuvre effective de ce principe, et poursuivra le travail engagé avec de nombreux partenaires et dans les différentes instances où elle siège.
Nos revendications :
La FSU Finances s’engage dans la démarche de faire progresser les droits de la personne handicapée afin de mettre en œuvre le principe de non-discrimination.
L’accueil des salariés handicapés (avec ou sans statut de travailleur handicapé) doit se faire dans les meilleures conditions :
poste de travail aménagé, charge de travail, horaires, temps de travail et accessibilité adaptés.
La progression de carrière ne doit pas être bloquée du fait du handicap.
Les usagers handicapés doivent être accueillis dans les meilleures conditions.
Le fonds d’insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (FIPHFP) doit voir ses moyens renforcés pour faire face à l’augmentation grandissante de l’activité de l’établissement.
le droit au travail,
le droit à un revenu décent : les allocations perçues ne permettent ni de vivre décemment ni de compenser les dépenses liées au handicap, l’allocation adulte handicapé représente 2/3 du SMIC net.