Des experts de France Stratégie avaient été chargés par Manuel Valls de mettre au point le CPA. Dans un document, d’octobre 2015, ils le présentaient ainsi : c’est un « compte unique, libellé en points ».
De la définition d’octobre 2015, on est passé à la pratique après l’adoption à coups de 49-3 de la loi Travail – El Khomri (dont nous exigeons l’abrogation). Sur le site Internet gouvernemental du CPA, chacun peut vérifier que tout est en place.
Ouvrant son compte, chacun doit décliner nom, prénom, etc. Comme au temps du « livret ouvrier » du XIXe siècle (période où l’ouvrier se présentait devant le patron pour une embauche, avec à la main, pour se vendre, un carnet individuel où étaient inscrites ses embauches précédentes, avec les annotations des patrons).
On va de la page « Mon parcours », à « Mes compétences », et même jusqu’à « Mes traits de personnalité ». On trouve aussi à la rubrique intitulée : « Mes droits », le mélange suivant : « Les droits de mon compte personnel de formation », « les droits de mon compte d’engagement citoyen » et « les droits de mon compte prévention pénibilité ».
Les droits à la retraite, au chômage, à l’épargne-temps, à la santé, aux allocations familiales, au RSA… devraient progressivement les rejoindre !
La loi El Khomri y incite. Les « droits individuels » se comptabilisent en points. D’une part, les droits collectifs sont anéantis. Ainsi, le « compte personnel de prévention de la pénibilité » supprime les acquis collectifs en matière de dangerosité de certains métiers pour en faire une question individuelle.
D’autre part, puisqu’il s’agit de points, ils peuvent s’utiliser en passant d’une utilisation à une autre. Demain, des points chômage pourraient servir pour « se payer » une formation. Ou inversement.
On est donc bien loin d’une simple « coquille vide » sans danger mais bien en face d’un véritable cheval de Troie d’une logique libérale d’individualisation des droits. Une seule solution donc :
Retrait des ordonnances de la loi Travail – Pénicaud !
Le jeudi 21 septembre, la FSU – 2ème fédération de fonctionnaires – sera au côté des salariés du privé en manifestations. Elle a, pour cela, déposer un préavis de grève dans la FP.
Elle est à l’origine de la réunion de toutes les fédérations de fonctionnaires pour faire de la journée du mardi 10 octobre une grande journée de grève et de manifestations.