Les agents des finances publiques se sont mobilisés lundi contre les suppressions de postes, un peu partout en France, en distribuant des tracts et en interpellant le public, tandis que d’autres étaient en grève dans la région lilloise et ont bloqué un site à Perpignan, a-t-on appris de source syndicale.
Leurs syndicats CGT, FO et Solidaires avaient appelé à une journée d’actions locales pour protester contre « les attaques sans précédent sous couvert de contrainte budgétaire » qui mettent leurs services « en danger ». Ils les appellent à poursuivre ces actions jusqu’au 15 novembre, jour d’appel à une grève nationale.
Le site de Perpignan bloqué
Selon Anne Guyot-Welke de Solidaires, les agents des différents centres des finances publiques de Lille, Tourcoing, Cambrai et Hazebrouck sont en grève depuis le 10 octobre. Dans les Pyrénées-Orientales, ils ont bloqué le site de Perpignan qui regroupe différents services, dont ceux des impôts des particuliers et des entreprises. « Ils ont empêché le public de rentrer dans l’établissement, en se relayant au sein des grévistes », a précisé la même source. À Paris, dans l’Eure, le Morbihan et le Bas-Rhin, « les agents ont procédé à des distributions de tracts et interpellé le public pour le sensibiliser à la situation des finances publiques », selon Anne Guyot-Welke.
Les syndicats dénoncent « l’affaiblissement » constant « depuis une quinzaine d’années de la direction générale des finances publiques (DGFiP) », victime « d’attaques sans précédent sous couvert de contrainte budgétaire », qui ont conduit à « un retrait de l’action publique et des services qui la mettent en oeuvre ». Selon eux, les agents ne peuvent plus faire face à la charge de travail, qu’il s’agisse d’accueil, de gestion des dossiers, de lutte contre la fraude fiscale, de conseil aux collectivités locales.
Ils rappellent que 36.000 emplois ont été supprimés depuis 2002, 631 trésoreries fermées depuis 2009, tandis que 1.815 nouvelles suppressions d’emplois (équivalent temps plein) sont prévues dans le cadre de la loi des finances 2017.
Article BFM : http://bfmbusiness.bfmtv.com/emploi/les-agents-des-finances-publiques-sont-a-bout-1049054.html
Après boycott de la première convocation en CTL du 11 octobre par l’ensemble des organisations syndicales, ce second CTL se déroule au moment même où la DGFiP vient de valider 1815 nouvelles suppressions d’emplois. Le Directeur Général contribue une nouvelle fois à l’effort de diminution d’effectifs demandé à la DGFiP : une nouvelle saignée est déjà programmée dans les effectifs pour 2017.
Les moyens d’action de la DGFiP se dégradent à mesure que les charges de tous les services augmentent inexorablement. La DGFiP est en difficulté, et ce ne sont ni l’apport des technologies numériques ni vos fusions et restructurations incessantes qui viendront l’en sortir.
L’avenir des informaticiens et celui de la DGFiP se joue maintenant.
La suppression des services (fusion des ESI) se traduit par une perte d’effectifs et par conséquent d’une perte de compétences.
A cela s’ajoutent des recrutements par concours ou examens qualifiants insuffisants, pour pallier la population vieillissante dans les DiSI.
Pour combien de temps les missions informatiques de la DGFiP pourront-elles être assurées par nos informaticiens ? De nombreuses missions ont déjà été transférées vers des prestataires de service ou même supprimées. Encore et toujours cette même contrainte budgétaire !
Après la perte définitive de missions, la plus grande perte est celle des motivations des agents au sein de la DGFiP en général mais tout particulièrement des Établissements de Services Informatiques des DiSI.
La DGFiP met en place la fusion des ESI en double résidence géographique annoncée le 19 septembre.
Toutes ces fusions s’effectuent sans réflexion préalable sur les espaces et conditions de travail ou sur le contenu des missions. En tout état de cause il n’y a aucun dialogue social.
A la DiSI Paris Champagne, les agents ont un sentiment d’abandon : il n’y a ni revalorisation financière ni prise en compte de leur travail sur le tableau d’avancement ou les listes d’aptitude.
Les services sont exsangues, les missions ne sont plus correctement assurées, les conditions de travail des agents sont plus dégradées que jamais. Cela est inacceptable! La FSU Finances se mobilisera avec les autres organisations syndicales pour s’y opposer et appelle tous les personnels de la DGFiP à se mobiliser dès maintenant pour exiger :
- L’arrêt immédiat des suppressions d’emplois
- Un comblement des postes vacants
- Un renforcement des moyens humains et budgétaires
- Un véritable plan de reconnaissance des qualifications
- Une transparence totale sur les restructurations et fusions