Alors que le conseil constitutionnel envoie un signal fort à l’exécutif, en abrogeant les interdictions de manifester prises durant l’état d’urgence, une nouvelle loi sécuritaire doit être présentée fin juin.
Celle-ci soulève de nombreuses interrogations voire des inquiétudes.
Ainsi le New York Times s’alarme à juste titre des dérives potentielles du quinquennat Macron, dont les citoyens devraient s’inquiéter.
Notre syndicat souhaite attirer la vigilance des personnels sur cette question de liberté.
Avec une importante majorité à l’Assemblée, le président pourrait «être tenté d’abuser du pouvoir exécutif» et instaurer «une restriction permanente des droits constitutionnels des citoyens français» relevait le quotidien américain qui ne semble pas être un journal gauchiste ou complotiste.
La volonté même d’inscrire dans le droit commun des dispositifs de l’état d’urgence et banaliser ainsi des mesures privatives de liberté, pose problème.
Selon le Monde, le gouvernement entend introduire dans le droit commun des mesures comme l’assignation à résidence, la pose de bracelets électroniques ou les perquisitions administratives, sous la seule décision d’un préfet.
De telles mesures piétineraient les libertés individuelles et collectives et nous feraient basculer dans un autoritarisme d’Etat.
A défaut de sortir de l’état d’urgence, la France entrerait durablement dans un régime d’exception.
Loin de ne concerner que les actes de terrorisme, ces mesures s’appliqueraient indifféremment à une large gamme de délits.
Chacun pourrait alors être victime de cet arbitraire. Aujourd’hui déjà, nous voyons des dispositions inscrites dans l’état d’urgence utilisées contre des militants associatifs, syndicaux ou politiques.
Ces mesures liberticides, qui s’ajoutent à une jurisprudence désastreuse et aux lois déjà votées, ont pu s’écrire dans les bureaux d’un ministère et être approuvées par les plus hautes autorités de l’Etat; ce qui laisse à penser qu’elles entendent pratiquer une démocratie soumise plutôt que de respecter les règles de l’Etat de droit.
Cela doit nous interpeller toutes et tous et nous faire réagir.