Notre ministère des Finances vient de publier une étude d’impact pour vanter les bienfaits de la suppression de l’ISF.
Il chiffre à 3,2 milliards d’euros le coût de ce cadeau à ceux qui n’en ont pas besoin.
A l’appui de sa démonstration, il prend l’exemple d’une personne vivant dans une résidence valant 1 million d’euros (ce n’est pas ce qui manque en Corse !) et possédant un capital financier de 10 millions (ça aussi, cela se trouve).
Montant de son ISF en 2017 : 108 690 €
Futur montant de son IFI en 2018 : zéro euro !
D’un côté, Monsieur 18 % (suffrages recueillis en pourcentage des inscrits sur son programme au 1er tour) et sa majorité 15 % (suffrages recueillis en pourcentage des inscrits pour les députés LREM au 1er tour) prévoient…
la suppression de l’ISF ;
la baisse de l’imposition des profits financiers (« flat tax » à 30 % prélèvements sociaux compris !) ;
la baisse de l’IS à 28 %;
la pérennisation du CICE (qui n’a créé aucun emploi) et sa transformation en allégements définitifs de cotisations patronales (qui eux non plus n’ont jamais permis de lutter contre le chômage mais ont fait exploser les distributions de dividendes aux actionnaires) ;
… financés entièrement par la surexploitation et le racket des travailleurs :
par l’augmentation de la CSG avec pour certains (pas les fonctionnaires et les retraités « riches » à 1 200 € par mois !) une baisse en contrepartie des cotisations salariales (donc en sapant les bases de financement de la Sécurité sociale par le salaire différé que sont les cotisations, préparant ainsi une protection collective réduite à peau de chagrin) ;
par la hausse des taxes sur l’essence et le diesel : une ponction de 3,7 milliards d’euros !
par la la baise amplifiée de l’APL (après les 5 € de septembre, il est prévu 50 € en 2018 !) ;
par la baisse en trompe-l’oeil de la taxe d’habitation qui finance les services publics locaux et permet la libre administration des communes. D’ici 2022, ces gens ont programmé 13 milliards d’euros de coupes dans ces dotations ;
par l’aggravation de la loi El Khomri avec les ordonnances Pénicaud qui vont permettre au patronat de disposer sans limites des corps et des esprits de ceux dont ils exploitent la force de travail physique et intellectuelle ;
…
Et pour nous fonctionnaires ?
1 650 suppressions d’emplois dont 1 600 pour la seule DGFIP !!!
120 000 suppressions de postes de fonctionnaires d’ici 2022 (dont 25 000 à la DGFIP !!! qui a déjà perdu 30 000 emplois en 10 ans) ;
le gel du point d’indice alors que nous avons déjà perdu 10 % de pouvoir d’achat ces dernières années ;
la fin du statut en instaurant des indices différenciés selon les versants de la FP ;
le rétablissement du jour de carence pour les malades (70 % des salariés du privé n’y sont pas soumis grâce aux conventions collectives… jusques à quand avec les ordonnances ?) ;
…
Concernant ce dernier point, il est symptomatique d’un dogme et d’une réelle volonté de nuire, instrumentalisé par les médias aux ordres des grandes firmes.
En effet, à longueur de reportages bidonnés, on nous parle d’absentéisme. Comment à travers un choix de vocabulaire, la main sur le cœur, dresser l’opinion contre tous les fonctionnaires dont on souhaite attaquer le statut. Un fonctionnaire qui n’est pas à son poste de travail est absent, c’est un fait mais « absence » est systématiquement remplacé par le mot absentéisme dans la bouche et sous la plume de tous ceux qui veulent nuire à nos statuts. Pour Jupiter le monarque, nous serions des « fainéants ».
Le suffixe « -isme » sert à désigner une doctrine, un « philosophie » : socialisme, anarchisme, fascisme, etc. Donc le travailleur absent, parce qu’il est malade, qu’il a un accident, parce qu’il est victime d’un « burn out », devient, par la vertu de ce poison savamment distillé, l’adepte de la philosophie consistant à fuir le travail sous un prétexte quelconque. Mieux encore, « -isme » s’emploie, de façon péjorative, pour dénigrer une addiction, par exemple la dépendance à l’alcool quand on parle d’alcoolisme.
Et voilà comment on martèle l’idée que les personnels absents le sont sur le fond de malhonnêteté ou de vice. Du coup, la ou les journées de carence, la redéfinition des obligations horaires… seraient le redressement d’un tort !
TOUS EN GRÈVE ET EN MANIFESTATION MARDI 10 OCTOBRE POUR EXIGER
- L’ARRÊT DE TOUTES LES SUPPRESSIONS D’EMPLOIS, DE SERVICES, ET DES RÉFORMES DE STRUCTURES ;
- LE DÉGEL DU POINT D’INDICE ET LE RATTRAPAGE DES PERTES SUBIES ;
- LE NON RÉTABLISSEMENT DU JOUR DE CARENCE ;
- LE MAINTIEN ET L’AMÉLIORATION DE NOS STATUTS ET DE NOS RÉGIMES SPÉCIAUX DE RETRAITES ;
- L’ABROGATION DE LA LOI EL KHOMRI ET LE RETRAIT DES ORDONNANCES PENICAUD.
10 H A LA GARE D’AIACCIU ET AU PALAIS DE JUSTICE DE BASTIA
Appel du 10/10/2017 | Fonction publique – Tract FSU |