Monsieur le directeur régional,
A la demande d’un certain nombre d’agents du SIP, nous nous adressons à vous. Car ces agents n’en peuvent plus !
La politique effrénée de suppressions de postes de fonctionnaires d’Etat et en particulier à la DGFIP depuis des années entraînent des conditions de travail impossibles pour nous tous.
Dès le mois de septembre, et à la suite de la parution du PLF 2016, nous mettions en avant le fait que la DGFIP c’est 6 % des fonctionnaires d’Etat mais plus de 50 % des suppressions de postes dans la FPE. C’est à peine croyable alors que nous remplissons des missions régaliennes de toute première importance. Et malgré l’hommage rendu aux fonctionnaires, la main sur le cœur, par les Ministres de la République après les terribles attentats du vendredi 13 novembre… et bien à la DGFIP on continue comme si de rien n’était : suppressions de postes, restructurations, mal être croissant au travail.
Nous allons en quelques lignes essayer de retranscrire ce que ces agents du SIP d’Ajaccio nous ont dit. En plus des tâches quotidiennes ordinaires, traitement des déclarations, mises à jour du fichier (taxes d’habitation, adresses…)… les agents font face à :
Un courrier quotidien très abondant : le retard de traitement est d’environ un mois ;
Des courriels quotidiens en perpétuelle augmentation : un mois de retard (non, la dématérialisation ne fait pas disparaître le travail !);
Tous les jours téléphone : (permanence standard par roulement) ;
Renfort à l’accueil : roulement hebdomadaire (4 jours pendant lesquels le travail de secteur ne peut pas être fait) + réception en renfort dans les bureaux du SIP au 1er étage + l’ouverture du courrier du service par roulement hebdomadaire ;
L’ordonnancement du service d’une demi-journée par semaine le lundi matin ;
Le classement qui est très en retard ;
Le traitement du contentieux et du gracieux auparavant effectué par un inspecteur et un contrôleur ;
Le traitement des fiches de décès ;
…
Conséquences : « Fatigue nerveuse, irritabilité, syndrome de « burn out » ayant des répercussions fortes sur la vie personnelle » (paroles fidèlement retranscrites des agents).
La fermeture des services au public le vendredi n’était qu’un accompagnement, un aveu d’échec de toutes vos restructurations et « gain de productivité ». C’est pour cela que nous étions contre et nous le restons. L’on doit donner au service public les moyens de fonctionner. Demain, va-t-on fermer le lundi aussi ?
De toute manière cela ne changera rien car, que vous répartissiez la charge de travail (croissante) sur 3, 4, ou 5 jours, elle est toujours là. C’est le nombre d’emplois qu’il faut augmenter. Et oui, c’est bien d’actualité ! (douanes, police, justice, armée, enseignement…. et nous !!!).
En conséquence, nous vous demandons Monsieur le directeur, de bien vouloir recevoir une délégation de notre syndicat pour discuter de toutes ces questions et apporter des réponses à ces agents qui n’en peuvent plus. Cela passe selon nous, a minima, par l’arrêt de toutes suppressions de postes dès maintenant. Les agents souhaitant participer à cette délégation vous proposent lundi 30 novembre, jeudi 3 décembre ou vendredi 4 décembre, à votre convenance.
Bien cordialement,
Charles BAUVERT-BUONAGUIDI, secrétaire départemental FSU